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L'université Harvard préserve discrètement ses archives culturelles israéliennes « au cas où Israël cesserait d'exister »

Quds News Network, 17 novembre 2025.- L'université Harvard archive discrètement les publications, les œuvres culturelles et la production scientifique d'Israël, préservant ainsi ce patrimoine « au cas où Israël cesserait d'exister », selon le quotidien israélien Haaretz.

L'article, intitulé « Sur un site secret de Harvard, d'immenses archives israéliennes sont préservées - au cas où Israël cesserait d'exister », indique que ces archives contiennent des dizaines de milliers de volumes et d'ouvrages de diverses disciplines, représentatifs de la culture israélienne, tous catalogués et conservés dans de vastes salles souterraines.

D'après le journal, le poète et romancier israélien Haim Be'er raconte que les organisateurs d'une conférence littéraire à Harvard à la fin des années 1990 l'ont emmené dans ce qu'il a décrit comme un « lieu extraordinaire ». Il explique que le bâtiment ressemblait à un temple grec vu de l'extérieur, avant qu'on ne le conduise dans un immense sous-sol.

Be'er raconte être entré dans « un espace immense rempli de documents imprimés », ajoutant avoir vu de jeunes femmes travailler sans relâche sur des ordinateurs, chacune documentant des documents qu'on ne trouve généralement pas dans une bibliothèque universitaire.

Il a précisé que les archives contenaient « des brochures de synagogue, des bulletins de kibboutz, des livrets commémoratifs pour les soldats tombés au combat, des drapeaux de Sim'hat Torah, des publicités et du matériel de campagne politique ».

Haaretz a indiqué que le personnel de Harvard ne considère pas ces documents comme de simples traces éphémères, mais comme de précieux témoignages sociaux retraçant l'évolution de la société, de la langue, de la politique et de la religion israéliennes au fil du temps.

Selon l'article, ces archives ne relèvent pas d'une initiative universitaire classique, mais constituent un « système de mémoire alternatif » pour Israël. Leur indépendance vis-à-vis des institutions gouvernementales israéliennes, ajoute le journal, leur confère une plus grande sécurité en cas de crise nationale.

Be'er, qui a visité les lieux, les a décrits comme une « sauvegarde complète de la culture israélienne », affirmant que la conservation de ces documents aux États-Unis représente une forme d'« assurance civilisationnelle » garantissant la pérennité de l'histoire culturelle et sociale d'Israël dans un contexte politique stable.

L'article précise que le projet a été dirigé par l'érudit juif Charles Berlin, nommé dans les années 1960 à la tête d'une nouvelle division de Harvard consacrée à la documentation de la vie et de la culture juives à travers les générations.

Les bibliothécaires de Harvard ont indiqué que cette division conserve aujourd'hui environ un million de documents d'archives, chacun pouvant contenir des dizaines, voire des centaines de documents, dont des dizaines de milliers d'heures d'enregistrements audio et vidéo. Le journal a indiqué qu'au moins six millions d'images avaient été concernées.

Haaretz a cité Moshe Mosk, directeur des archives israéliennes de 1984 à 2008, qui a déclaré avoir refusé de partager des collections sensibles avec Berlin, car il était mal à l'aise avec le postulat du projet selon lequel Israël pourrait ne pas survivre.

L'écrivain israélien Ehud Ben-Ezer, qui a également collaboré avec Berlin, a affirmé que le chercheur avait essuyé de vives critiques, notamment de la part d'un jeune historien israélien qui l'accusait de documenter Israël par crainte pour son avenir.

Il a ajouté que Berlin estimait que le projet ne nécessitait pas de catastrophe pour se justifier, soulignant que les archives israéliennes sont vulnérables aux inondations, aux incendies ou à la négligence en raison de leurs mauvaises conditions de conservation.

Article original en anglais sur  Quds News Network / Traduction MR

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